mercredi 12 octobre 2011

Mon pèlerinage

Février 2011, j'écrivais un billet "quand on a un rêve" qu'on peut lire ici
Octobre 2011, qu'en est-il de ce rêve ?  Il grandit et il me fait grandir.

Je compare cela à des fiançailles, le mariage c'est pas seulement un but qui ne prend son sens qu'une fois atteint.  Les fiançailles sont aussi un plaisir.  L'attente, l'anticipation, la préparation offrent une pléiade d'émotions qui sont intéressantes à vivre.  Je ne vis pas seulement des émotions positives.  Tiens je me suis payée une bonne vague d'angoisse la semaine passée:  je regardais mon beau sac à dos 35 litres avec découragement.  NON jamais tout rentrerait la dedans !  En panique, j'ai écrit à plein de gens et on m'a répondu avec gentillesse et humour.  Ça va mieux là.

Mon pèlerinage, il est déjà commencé.  Il m'apprend l'autonomie, la planification, la débrouillardise, etc.
Il a commencé à m'apprendre tout cela en mai quand j'ai fait le Tour de l'île aux Coudres et que j'ai tout arrangé seule et dormi seule dans une chambre à l'auberge.  Pour moi, c'était une étape de franchie, parce que la dernière fois que j'avais couché seule dans une chambre louée j'avais fait une crise d'angoisse et cela me faisait très peur.

Acheter le matériel n'est pas non plus toujours évident: bottine ou chaussure ? imperméable ou non ? combien de litre le sac ? quel prix ?  Avec ou non de sac à eau (camel back)  ?  Imperméable ou poncho couvrant le sac à dos ? sac de couchage ou "sac à viande" ? etc etc etc

Et puis partir où ?  En Espagne ? En France ?  Si en France alors laquelle des 4 grandes routes ?

Partir avec qui ?  Avec quel budget ? 

Acheter quel guide de voyage ?  Dormir où ?

Je lis mes amis !  Je lis chaque jour !  J'en suis fébrile.

Maintenant, il me faudra aussi apprendre l'abandon et la confiance.  Je ne peux tout planifier, il faut aussi laisser le camino nous parler, nous former, nous bercer.  Je suis croyante, je ne l'ai jamais caché, à ce stade peut-être qu'une petite prière pourrait me permettre d'alléger un peu mon sac à dos émotif :)

Quoique il en soit, amis lecteurs, le projet prend forme et selon l'expression consacré, vraiment opportune dans ce contexte: "Et si Dieu le veut" je prendrai l'avion Montréal-Lyon quelque part autour du 7 mai 2012, pour me rendre à Puy-en-Velay pour parcourir pendant près de 30 jours la Via Podiensis en compagnie d'une amie que la Providence à remis sur mon chemin.  Une amie qui m'a dit lors de notre retrouvaille "Tu sais quand tu m'as parlé de Compostelle la première fois, ce fut comme un appel, qui ne m'a jamais quitté ensuite !"  Ça c'est pas du hasard !


Pour le moment, je marche ici en pensant à Compostelle et je lis en pensant à la marche que je ferai là-bas :)