mercredi 13 février 2013

Jour 12 sur le GR 65


Mercredi 9 mai
De Soulie à Conques 18 km

Excellent déjeuner ! Ça nous part une journée du bon pied.


Au revoir Gîte au Soulié de St-Jacques



Enfin il ne pleut pas. Il fait même chaud. On aurait bien pris un arrêt bistro, mais il n’y en a pas. On verra quand même de superbes paysages, des chiens qui quémandent des caresses et des ânes sympathiques.

Un très charmant village peut-être Espéreyac







à Sénergue, on a une belle surprise !  Qui est là ?  notre charmante famille
d'hospitaliers allemands venue faire les commissions
et je me fais photographier avec mon ti-minou Ian :) 
    

Avant d’arriver à Conques il y a une horrible descente dans un ruisseau boueux mon genou en arrache un peu.


La cathédrale

La principale rue, très escapée

Les glycines sur une terrasse

Les ruelles, les pavés et les murs en grès rose.

Possiblement la cour du gîte communal
La cathédrale vue de derrière

Arrivé à l’abbaye, il reste 5 places en dortoir que nous nous dépêchons de réserver. C’est après que ça se complique un peu :( L’organisation est un peu chaotique. Ça rend certaines personnes irritables. Mais ne l’oublions pas, la plupart de ces responsables sont des bénévoles, des retraités. Il faut donc être patient devant les consignes contradictoires.

Après plus d’une heure d’attente et de procédures (paiement), nous pouvons nous rendre à notre dortoir, mais avant, il faut laisser nos chaussures dans la cour et glisser notre sac à dos dans un énorme sac dégoulinant d’insecticide et en conséquence de quoi toute nourriture doit être retiré du sac. Par la suite j’apprend que l’insecticide est bio (sans doute de la citronnelle), c’est rassurant, mais je vous assure que cette étape est contrariante, même si chacun de nous comprend que les puces de lit sont un problème sérieux et très désagréable.


Le très impressionnant escalier en colimaçon



Le cadre de porte de notre dortoir est en pierre et doit bien avoir 400 ans !

On fint donc par atteindre notre dortoir. Je me choisis rapidement un lit sur le bord d’une fenêtre.


L’abbaye de Conques est un bel et bon hébergement pour pèlerin. C’est un mélange de vieux, très vieux même, et de confort. Il y a de nombreuses douches, éviers, toilettes. Les dortoirs sont vastes et lumineux. Mais je trouve quand même l’endroit un peu froid et comment dirais-je, distant, peut-être trop institutionnel ?

En cherchant les supports pour faire sécher mes vêtements à l’extérieurs je découvre une jolie petite terrasse ensoleillée et gazonnée, qui longe la rivière. C’est charmant, paisible, reposant, mais lendemain c’est fermé. Pourquoi donc ?

Enfin pour le temps que l’on passe à l’abbaye ce n’est pas bien grave...

Une fois la douche prise et les vêtements lavés on repart sur la trotte pour visiter la ville qui en vaut vraiment la peine !!! Une petite merveille médiévale ♥

Encore l'artère principale

La cathédrale qui se trouve comme dans un "trou", plus bas que la rue


Les petites ruelles qui descendent vers la rivière.  Très très médiéval !

Le mur de l'enceinte autour de la cathédrale


Le clointre (derrière il ya une salle avec un musée ou on peut visiter des objets pieux précieux)

Une des colonnes décoratives

Notre gîte l'abbaye Sainte Foy située en haut du mur d'enceinte

Ce jour là est aussi un jour de tristesse, plusieurs amis ont fini leur voyage, ou bien prennent un jour de repos. Bref, plusieurs routes se séparent et nous tenons à marquer cela d’une façon particulière. On réserve un resto (Le Parvis) en soirée et nous y serons les seuls sur place. 11 pèlerins français, québécois, ontariens, néo-brunswickois ou belges : Jean-Pierre, Max, Valérie, Lucie, Ian, Éric, Sophie, Danielle, Gérald, Jérôme et moi. L’ambiance est magique. Éric nous chante une belle chanson acadienne avec une grande émotion, c’est touchant. Jean-Pierre et Sophie, notre belle musicienne, nous chante également plusieurs chansons anciennes ♥
La seule photo "potable" de notre souper, à gauche Jean-Pierre, Lucie, moi, Sophe, Gérald, puis toujours au fond, Jérome, Danielle, Éric, Ian et notre doyen Max tout à l'avant.

Après on assiste tous au explication sur le magnifique tympan de l’église et au concert d’orge, mais on gèle littéralement dans l’église.

C’est là que j’apprend que sainte Foy est une jeune fille, une sainte martyre catholique, Foy étant un prénom !!!

Ensuite, Jean-Pierre et Max prennent le chemin du gîte communal, qui est vraiment très sympa (grande cours et grand dortoir) et nous celui de l’abbaye. Cette nuit là, je dors très mal, mon genoux est vraiment douloureux. De plus au deuxième étage du lit superposé il fait très chaud.

Avec le recul, je me rends compte que même si j’arrivais souvent la première au gîte, par courtoisie je laissais toujours le lit du bas à d’autres. Mais si la qualité de mon sommeil en était affectée était-ce une bonne idée ? Si une personne arrive systématiquement au gîte la dernière ne devrait-elle pas en assumer les conséquences ? Plus loin mon ami Bernard, pèlerin de longue date me fera une réflexion dans ce sens.

Dans la nuit je prends la décision de ne pas marcher demain afin de donner un peu de repos à mon genou, surtout que la route annoncée est le plus laid segment du GR 65. Cette décision prise, je me sens soulagée !


Tarif de l’abbaye 10 euros pour le dortoir et déjeuner 5 euros.



lundi 4 février 2013

Jour 11 sur le GR 65


Mardi le 8 mai
De Estaing à Soulie 22 km

On part de Estaing dans la brumasse. Le temps est un peu moche comme mon humeur.
Je ne suis pas encore totalement remise de mes émotions de la veille.

Avant de partir du dortoir, je fais un dernier tour et découvre une serviette.
Je la regarde un moment. Je sais à qui elle appartient. J’ai bien envie de me taire. C’est la responsabilité de chacun de se ramasser, de ne pas s’éparpiller à droite et à gauche. Ha ! Dure-dure les relations humaines ! J’interpelle la personne avant qu’elle franchisse la porte et lui lance sa serviette...

Le chemin est assez facile aujourd’hui. Le plus dure est de mettre, retirer, remettre le poncho de pluie.

Le 8 mai est un jour férié en France. Tout ou presque est fermé. Même la station de service.
À la fin d’une longue marche, je trouve un resto chic. Et la dame trop bien mise, me permet du bout des lèvres de m’asseoir, de commander un café et un feuilleté. C’est tellement gênant ! Mais après des heures et des heures, un café c’est presque vital ! Dans un coin, 4 pèlerines ont aussi pris un feuilleté qu’elle termine en lichant presque l’assiette. Gérald est aussi là.

La dame du resto nous explique que le problème est que les desserts sont calculés pour les repas complets et non pour être vendus à l’unité. Je comprends, mais j’ai faim pareil moi ! lol En tout cas, ce fut le meilleur et le plus gros feuilleté de ma vie !

Après nous, arrivent Ian et Lucie et pour eux pas de feuilleté. La dame ne veut plus.

On se dirige vers un gîte qui se nomme Les Souliers de St-Jacques (jeu de mot avec Soulie) Au premier coup d’œil, je suis un peu sur mes gardes. Le gîte semble un peu bric à braque. Des trucs qui traînent. Un premier bâtiment désert, suivit d’un autre pas très grand qui ressemble plus à un chalet sur le bord d’un lac qu’un gîte.


Oui en effet ça ressemble à un chalet, un chalet bordé de jolies terrasses et de jardins qui ne sont pas encore fleuris. Mais au début je ne vois pas la beauté. Je vois plutôt la rusticité, la simplicité.


Je m’avance et je trouve la minuscule salle à manger. Je finis par dénicher quelqu’un, une jeune femme qui me fait signe qu’elle ne parle pas du tout français. Elle part chercher sa mère qui parle un peu français.

Finalement, c’est toute une famille d’Allemands que je découvre. 3 générations. Mamie et papi, leurs deux filles et beaux-fils, et Ian le petit-fils de 5 ans.

On m’indique que notre dortoir, les 6 copains, est tout au fond du bâtiment. Il y aura aussi 4 Françaises et 2 ou 3 autres messieurs. Le dortoir est très simple, très colonie de vacances. La minuscule douche/toilette est en dessous, directement sur la pierre. On voit le jour entre les planches.


Malgré tout, plus je regarde et plus ce lieu me plait. Il y a des fleurs sauvages ou cultivées partout et 2-3 terrasses avec des bancs et des chaises de parterre.



À vrai dire la famille allemande, malgré la barrière de langue est charmante. Le gamin vient à nous pour jouer et dire quelques mots français. Tout le monde est souriant, sympathique et très présent. Peu à peu on découvre qu’ils sont là comme bénévoles hospitaliers pour deux semaines.

En attendant le souper je joue avec le gamin, ce qui est un exploit tellement mes articulations sont douloureuses et mes jambes raides lol

Ce sera un des plus beaux repas du voyage. Les 4 Françaises ont la langue bien pendue, Éric s’en donne à cœur joie, le repas est copieux et pour une fois, on ne sent aucune pression pour se lever de table et se garrocher sur la vaisselle. À vrai dire on a ben du fun, l’alcool de framboise aidant, on passe un excellent moment.

Au menu; salade verte, spaghetti, dessert et vin.

Le gîte est en donativo et on donne ce qu’on veut (en toute bonne conscience)





mardi 15 janvier 2013

Jour 10 sur le Gr 65 partie 2

On quitte ensuite Espalion par une bonne montée vers la montagne. La végétation change. Les buissons aux fleurs jaunes sont beaucoup plus présents. Pour une fois le soleil est au rendez-vous ! Je réalise un rêve, celui de faire une pause, pied nu bien au chaud dans l’herbe tout la haut dans la montagne ♥




Le genêt en fleur


C’est là que je découvre que si les montées sont dures sur le cardio, les descentes, elles, sont dures sur la mécanique. Je commence à avoir très mal à un genou, ainsi qu’une ampoule sur une orteil (malgré les mois de préparation, d’hydratation et les bas de qualité). Heureusement, à l’approche d’Estaing la vue est superbe. Un immense château trône au milieu du village ! Wow !


On remarque que les champs sont cultivés très loin sous le pont.  La rivière a déjà du être beaucoup plus large.

Cependant, si le château se trouve facilement, le gîte lui est bien caché. Personne ne semble le connaître, ni les messieurs bien attablés au café, ni la bonne ménagère. On viraille beaucoup et je commence à m’énerver un brin. Mais finalement Gérald et moi on y arrive.

La mairie !  Pas certaine qu'elle plairait à notre maire Labeaume national lol
Très authentique, pas d'attrape touristes, des maisons habitées qui cotoient des ruines, des fenêtres crevées et la mousse sur les murs...
La porte à double battant de notre gite 8 rue du Collège

Fenêtres donnant directement sur les dortoirs.
La deuxième donnant directement sur mon petit dortoir.
Au fond une fenêtre avec des torchons en guise de rideaux...
Mon lit (en bas) et la main d'Éric (en haut) vue de la rue lol


Une entrée à double battant en bois massif surmontée d’un chapiteau de pierre nous accueille. L’intérieur est également assez impressionnant et un peu austère.

Un grande escalier s’élève vers l’étage supérieure, les plafonds sont hauts et les pièces silencieuses.

Je garde de ce gîte un souvenir mitigé. C’est qu’une altercation dans le dortoir avec ma collègue de marche avant le repas me mettra l’estomac à l’envers et je ne mangerai que du bout des lèvres. La polenta (rare plat que je n’aime pas) me restera sur l’estomac. De plus, moi qui suis petite j’hériterai d’une ridicule chaise basse qui me placera une tête plus bas que tout le monde.

Les mots qui me viennent sur ce gîte sont austère, droit et mystérieux. Cela peut décrire aussi bien les lieux que les hospitaliers. Le maître de maison est un médecin devenu homéopathe , cheminement intéressant, mais je ne le verrai que de loin au bout de la longue tablée. La dame, une femme aux propos énergiques et autoritaires, très écologique, me plairait sans doute si j’avais le temps de l’apprivoiser un peu, mais nous sommes trop nombreux (sûrement 25 personnes à table). De plus, après le repas, il faut s’activer sur la vaisselle, donc pas de partage :(

Avant le repas su soir qui est vraiment très tardif à cet endroit (car il y a une « messe » avant), je me promène dans la maison pour la découvrir. Une salle de bain unique et très rudimentaire à droite (pour les pèlerins), un grand dortoir à gauche avec un deuxième tout petit en enfilade derrière (ce sera le nôtre). Un immense escalier pour monter à l’étage. À droite une grande salle à dîner et une jolie cuisine avec des pots de confiture partout sur les armoires et les tablettes. À gauche de mystérieuses salles de lecture et chapelle privée couvertes de boiseries aussi sombres que photogéniques.









Derrière la maison, je découvre dans une beau carré de soleil, une cour étagée, couverte de gazon, de séchoirs à linge, de cage à poules (avec des poules) et… le fils de la maison. Le seul qui habite encore avec ses parents. 13 ans maximum. Quand même une drôle de vie de recevoir chaque jour chez-toi des tonnes d’étrangers qui accaparent tes parents. Surtout des parents très très fervents catholiques qui font des réunions de prière tous les soirs (et peut-être plus…) et dont la maison est pleine d’icones, de photos de papes ou d’images de saints. Je le laisse tranquille et je m’installe quelques minutes au soleil avant de partir explorer la ville.

Estaing est un petit bourg, dont les bâtisses sont perchées en hauteur dans des ruelles qui tournoient vers l’église ou vers le château. Magnifique ce château d’ailleurs. On peut le visiter mais là je suis trop tard. Il appartient depuis quelques années à la famille de Valéry Giscard D’Estaing et son frère, mais ces derniers de sont pas de la véritable famille à l’origine de ce château.


L'église de la paroisse et deux pèlerins
Le parvis

Les vitraux




La maison aux chats


Le méli-mélo de ruelles, impasses, escaliers de la vieille ville !