mardi 15 janvier 2013

Jour 10 sur le Gr 65 partie 2

On quitte ensuite Espalion par une bonne montée vers la montagne. La végétation change. Les buissons aux fleurs jaunes sont beaucoup plus présents. Pour une fois le soleil est au rendez-vous ! Je réalise un rêve, celui de faire une pause, pied nu bien au chaud dans l’herbe tout la haut dans la montagne ♥




Le genêt en fleur


C’est là que je découvre que si les montées sont dures sur le cardio, les descentes, elles, sont dures sur la mécanique. Je commence à avoir très mal à un genou, ainsi qu’une ampoule sur une orteil (malgré les mois de préparation, d’hydratation et les bas de qualité). Heureusement, à l’approche d’Estaing la vue est superbe. Un immense château trône au milieu du village ! Wow !


On remarque que les champs sont cultivés très loin sous le pont.  La rivière a déjà du être beaucoup plus large.

Cependant, si le château se trouve facilement, le gîte lui est bien caché. Personne ne semble le connaître, ni les messieurs bien attablés au café, ni la bonne ménagère. On viraille beaucoup et je commence à m’énerver un brin. Mais finalement Gérald et moi on y arrive.

La mairie !  Pas certaine qu'elle plairait à notre maire Labeaume national lol
Très authentique, pas d'attrape touristes, des maisons habitées qui cotoient des ruines, des fenêtres crevées et la mousse sur les murs...
La porte à double battant de notre gite 8 rue du Collège

Fenêtres donnant directement sur les dortoirs.
La deuxième donnant directement sur mon petit dortoir.
Au fond une fenêtre avec des torchons en guise de rideaux...
Mon lit (en bas) et la main d'Éric (en haut) vue de la rue lol


Une entrée à double battant en bois massif surmontée d’un chapiteau de pierre nous accueille. L’intérieur est également assez impressionnant et un peu austère.

Un grande escalier s’élève vers l’étage supérieure, les plafonds sont hauts et les pièces silencieuses.

Je garde de ce gîte un souvenir mitigé. C’est qu’une altercation dans le dortoir avec ma collègue de marche avant le repas me mettra l’estomac à l’envers et je ne mangerai que du bout des lèvres. La polenta (rare plat que je n’aime pas) me restera sur l’estomac. De plus, moi qui suis petite j’hériterai d’une ridicule chaise basse qui me placera une tête plus bas que tout le monde.

Les mots qui me viennent sur ce gîte sont austère, droit et mystérieux. Cela peut décrire aussi bien les lieux que les hospitaliers. Le maître de maison est un médecin devenu homéopathe , cheminement intéressant, mais je ne le verrai que de loin au bout de la longue tablée. La dame, une femme aux propos énergiques et autoritaires, très écologique, me plairait sans doute si j’avais le temps de l’apprivoiser un peu, mais nous sommes trop nombreux (sûrement 25 personnes à table). De plus, après le repas, il faut s’activer sur la vaisselle, donc pas de partage :(

Avant le repas su soir qui est vraiment très tardif à cet endroit (car il y a une « messe » avant), je me promène dans la maison pour la découvrir. Une salle de bain unique et très rudimentaire à droite (pour les pèlerins), un grand dortoir à gauche avec un deuxième tout petit en enfilade derrière (ce sera le nôtre). Un immense escalier pour monter à l’étage. À droite une grande salle à dîner et une jolie cuisine avec des pots de confiture partout sur les armoires et les tablettes. À gauche de mystérieuses salles de lecture et chapelle privée couvertes de boiseries aussi sombres que photogéniques.









Derrière la maison, je découvre dans une beau carré de soleil, une cour étagée, couverte de gazon, de séchoirs à linge, de cage à poules (avec des poules) et… le fils de la maison. Le seul qui habite encore avec ses parents. 13 ans maximum. Quand même une drôle de vie de recevoir chaque jour chez-toi des tonnes d’étrangers qui accaparent tes parents. Surtout des parents très très fervents catholiques qui font des réunions de prière tous les soirs (et peut-être plus…) et dont la maison est pleine d’icones, de photos de papes ou d’images de saints. Je le laisse tranquille et je m’installe quelques minutes au soleil avant de partir explorer la ville.

Estaing est un petit bourg, dont les bâtisses sont perchées en hauteur dans des ruelles qui tournoient vers l’église ou vers le château. Magnifique ce château d’ailleurs. On peut le visiter mais là je suis trop tard. Il appartient depuis quelques années à la famille de Valéry Giscard D’Estaing et son frère, mais ces derniers de sont pas de la véritable famille à l’origine de ce château.


L'église de la paroisse et deux pèlerins
Le parvis

Les vitraux




La maison aux chats


Le méli-mélo de ruelles, impasses, escaliers de la vieille ville !





samedi 12 janvier 2013

Jour 10 sur le GR 65 partie 1

Lundi 7 mai
Saint-Côme-d'Olt à Estaing 20 km

Au saut du lit je me dépêche de prendre quelques photos du couvent avant le déjeuner.


(Cliquez sur les photos pour les voir en grand format)











Au départ du monastère, sur les conseils de la mère supérieure, nous prenons une petite variante pour éviter la boue et visiter une église particulière, soit l’église dite « perse ».


En regardant vers le village nous discernons très bien le clocher « tors » de l’église paroissiale. Bien spécial ce clocher tordu.





« Le clocher d'une église se compose le plus souvent d'une tour carrée en pierre sur laquelle repose une pyramide coiffée d'une flèche. Un clocher tors ou clocher flammé est un clocher où la flèche est en spirale, souvent couverte d'ardoises. Il y a environ une centaine de clochers de ce type en Europe. »    http://fr.wikipedia.org/wiki/Clocher_tors


Rapidement nous atteignons l'église Saint-Hilarian, dite église « perse », qui fut construite dans la première moitié du 12è siècle. Ancienne église paroissiale d'Espalion, elle n'est plus aujourd'hui qu'une chapelle de cimetière. Toute l'église est construite en grès rose foncé. Le clocher est un clocher-mur percé de quatre arcades. L'ensemble est assez particulier.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus…

« L’église de Perse fut édifiée au lieu où Saint Hilarian aurait été, en 730, décapité par les Sarrasins : l’iconographie le représente portant sa tête coupée qu’il va laver à la source de Fontsanges.

En 1060, un monastère pré-roman appelé Perse fut donné à l’abbaye de Conques par Hugues de Calmont. Reconstruit aux XIe et XIIe siècles par Conques, il fut sécularisé en 1537 et demeura église paroissiale jusqu’en 1742.

En grès rose et blanc sous son toit d’ardoise bleue, elle est de style roman très pur : le chœur est du XIe siècle, le reste du XIIe siècle, à l'exception des chapelles gothiques ajoutées en 1471. Le clocher-mur à quatre arcades se dresse sur l'arc triomphal. Sur le tympan-linteau du portail se trouve la Vierge entourée de dix apôtres. Le linteau présente le jugement d'une âme. En haut à gauche, une Adoration des mages.

À l’intérieur sur les chapiteaux : un Christ en majesté entourée de moines, un combat de chevaliers et de fantassins, et des oiseaux affrontés. Une dalle carolingienne a été réemployée dans le transept. Un chevet appuyé sur huit contreforts et orné d'arcatures en plein cintre. Des fresques du XIIe siècle, retouchées. »  http://fr.wikipedia.org/wiki/Espalion#L.27.C3.A9glise_de_Perse








C’est là que mes piles AA de caméra me laissent tomber. Je suis assez fâchée car je venais de les acheter dans un « tabac » comme on dit en France. Cela arrivera deux fois que mes piles AA seront de mauvaise qualité, peut-être laissées trop longtemps sur un fond de tablette argggg ! Les pharmacies Jean-Coutu me manquent parfois ! Finalement Gérald m’offre de mettre ma carte mémoire dans son appareil et de prendre quelques photos. Il est vraiment sympa.



Ensuite, nous atteignons Espalion et son Pont-Vieux et son Vieux-Palais (et ces petits vieux ? lol). Charmant ce village sur le Lot. Il est célèbre pour l’invention du scaphandrier d’où la sculpture d’homme portant un scaphandre au beau milieu de la rivière ! (ça je l’ai su seulement à mon retour mais je me suis posée une tonne de questions sur cette sculpture étrangelol )





(photo tirée du web, wikipedia scaphandrier d'Espalion)

Pont-Vieux

Vieux-Palais




Pont-Vieux et ti-vieux


Pont-Vieux

Anciennes tanneries (voir les pierres au raz de l'eau)

Voici ce que nous dit Wikipedia

« le Vieux Palais, édifié sur les bords du Lot en 1572 par les soins de Bernardin de la Valette, capitaine au service des seigneurs de Calmont durant les guerres de religion. Vu du Pont-Vieux, ce château datant de la Renaissance, avec ses tours et ses tourelles, prend tout son charme, dans le décor quasi théâtral qu'offrent le Lot et les maisons des tanneurs.

Le Pont-Vieux a été construit vers le XIe siècle par les seigneurs de Calmont. Jalonné dès le XIIe siècle de diverses échoppes, il fut au XVe s inclus dans le système de fortifications de la ville et doté de trois tours, puis en 1588 la dernière arche fut remplacée par un pont-levis. Ces fortifications disparurent au XVIIe siècle et le Pont-Vieux fut remplacé en 1846 par le Pont-Neuf. Classé Monument historique en 1888.

Il offre un joli coup d'œil sur les « Calquières », maisons à galeries couvertes des tanneurs, avec les dalles, appelées « gandouliers » où on lavait les peaux, et le petit château Renaissance en amont. Ses quatre arches de grès rouge lui donnent un charme indéniable. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Espalion#L.27.C3.A9glise_de_Perse


C’est peu après Espalion que nous visitons une autre belle église qui vaut le détour, celle de St-Pierre de Bessuéjouls avec sa chapelle aérienne qu’on atteint par deux très étroits escaliers ! (les sacs à dos ne passent pas)





L’église aurait été reconstruite au 14ième siècle mais son clocher-porche de style roman serait du 11ième s. Elle abrite au 1er étage du clocher une curieuse « chapelle aérienne » ou « chapelle haute » dédiée à Saint-Michel, qui fait 6 mètres de coté environ sur 7 à 8 mètres de haut avec des murs en grés rose. Décorée de nombreuses sculptures et gravures aux motifs intrigants, tels une sirène à double queue encadrée de centaures et des hommes nus cueillant des raisins, tout y est fascinant. Dommage que mes photos soient si mauvaises, Nikoune me manque vraiment à ce moment là !





Ange dont le visage fut volontairement abimé pendant la Révolution :(


« Le motif de l'entrelac (entrelacs, tresses, vanneries, croix de malte) est très présent, l'origine barbare, nordique ou germanique de ces ornements est bien établie . » http://kougibo.blog.lemonde.fr/2008/10/06/leglise-saint-pierre-de-bessuejouls-un-joyau-dart-roman/