mercredi 19 septembre 2012

JOUR 4

1er mai, mardi


Deuxième matin de marche qui commence avec un bon déjeuner en compagnie de la famille Lucien.

M. Lucien du gite Le Chemin du Bonheur

Marie Cousineau son épouse
La vallée de l'Allier dans la brume matinale



La bonne nouvelle est qu’il ne pleut plus, la mauvaise c’est que les sentiers sont couverts de boue et abîmés (surtout ceux en pente).

Nous traversons des paysages ravissants qui changent en permanence : routes de campagne, sentiers de cailloux, murets de pierre couverts de mousse, forêts de pin, maisons ancestrales, ruines, fermes pittoresques surgissant après une courbe, chiens de ferme trop amicaux, chats a demi sauvages, poules picorant librement à droite et à gauche, vaches, etc. Je garde un excellent souvenir de cette journée pleine d’émerveillement et de découvertes.



Au départ, nous croisons sur un pic rocheux les ruines de Rochegude, c’est un bon début.

« Lieu-dit de Rochegude – altitude 967 m.

Le château avec donjon est attesté en 1255, il fut la propriété de la famille des "Montlaur", puis au XVe siècle des "Chalençon" pour finir à la famille des Matussières. Actuellement propriété de la commune de Saint-Privat d'Allier.

C'est une ancienne place forte à la frontière du Velay et du Gévaudan. Tour à tour possédée par les plus puissantes familles des environs. La tour de Rochegude est bâtie à la cime d'un rocher qui s'élève comme une aiguille au-dessus des gorges de l'Allier . On comprendra donc facilement que Rochegude pourrait tirer son nom de "rupes acuta" ou "roca aguda" (roche aigüe) ou de "acus mon" (aigu montagne). La tour jouait le rôle de sentinelle avancée du Velay, pour observer l'ennemi éventuel venant du Gévaudan. De l'ancienne forteresse, il ne subsiste qu'une tour et une chapelle dédiée à Saint-Jacques . Sur le linteau de la porte d'entrée, on peut lire 1328. »



La petite chapelle

Ce qui reste de la tour (et je vous afffirme que c'est haut !)

La chapelle en gros plan

Ce qui reste de la tour

Une partie des explications (c'est bien d'avoir ce genre de panneau historique )


Vue sur la vallée

Moi dans la forêt de pins


Plus tard, j’allais passer tout droit quand je vois surgir un ami pèlerin sur ma droite qui me dit :

« Hélène, tu as visité la couille à Néné ? » Hein ? lol Je voyais bien des indications du « bistro » la coquille à Néné avec une barrure irrévérencieuse sur le Q, mais j’avais passé tout droit. Allez hop on tourne de bord et on répare mon erreur. Heureusement !

Néné c’est monsieur René, un handicapé en chaise roulante qui sculpte des coquilles en bois qu’on enfile sur un cordon comme collier ou décoration. C’est un souvenir authentique et de bon goût. Si mes souvenirs sont bons, il y a un pèlerin en bois qui décore sa cour.

Néné il tient un bistro dans sa cour et vent des boissons froides dans son garage. C’est un type sympathique et rigolo. On a bien du plaisir à jaser avec lui de René Angelil le mari de Céline Dion.

Toutefois, après une bonne bière il faut bien reprendre la route.

 Nous nous dirigeons vers Monistrol de l’Allier et nous traversons la rivière sur le pont Eiffel.
« En 1887, la société Eiffel obtint le marché de la construction du pont sur l’Allier. A cette époque, le village venait de connaître un essor exceptionnel grâce à la construction de la ligne de chemin de fer. A l’occasion de cette construction, des centaines d’ouvriers sont venus s’installer à Monistrol-d’Allier pour un chantier qui a nécessité de véritables prouesses techniques dans cette région montagneuse hostile. Après le viaduc ferroviaire de Garabit en 1884-1885 et l’ossature de la statue de la Liberté à New York, Gustave Eiffel construisit le pont de Monistrol-d’Allier dans l’année qui précéda l’édification de la tour parisienne qui porte son nom. On reconnaîtra d'ailleurs aisément dans l'architecture du pont la signature de l'artiste Gustave Eiffel. »



La passerelle des piétons
Au fond de la vallée sur les berges de la rivière avec vue sur le pont routier

Le fond de la vallée

Et voilà, on est déjà remonté !!!  C'est les montagnes russe le GR 65 !
Vue sur le pont Eiffel, la centrale électrique et le pont routier plus moderne


Malgré tout ce n’est pas un chemin de tout repos ! La sortie de la ville est suivie d’une bonne grimpette !  C’est là qu’on y croise aussi une curieuse chapelle creusée dans la roche :

« La chapelle de la Madeleine :

Un texte de 1312 évoque un oratoire de la région de Monistrol, dédié à sainte Madeleine. Est-ce la grotte actuelle qui, selon certains, aurait servi d'habitation celtique, et serait la réplique de celle de la Sainte-Baume ?

Au XVIIe siècle, une façade de pierre surmontée d'un fronton vint la clore et la transformer en chapelle ; elle connut, à la fin de ce siècle, une grande célébrité.

Dans les tombeaux taillés dans le roc, à droite et à gauche de la chapelle, on a trouvé des ossements de femme et d'enfant, ainsi que des pièces de monnaie du début du XVIIe siècle. Ces sarcophages datent-ils de cette période ou furent-ils réemployés ?

Placée sur le chemin de pèlerinage, elle était une halte tout indiquée au cours d'une rude escalade. »


Roby devant la chapelle Ste-Madeleine qui est en fait une grotte murée

Ces trous dans la pierre pourraient être des tombes ou des abris pour les pèlerins des temps anciens

Je perds rapidement Danielle de vue et cela me rend mal à l’aise car je ne sais pas comment réagir. Avancer à mon rythme ? Attendre ? Notre amie Sylvie de Drummondville file comme le vent devant nous, moi je poursuis ma route avec Gérald et Danielle est derrière.

Les paysages commencent à se fleurir

De nombreuses statues de pèlerins parsèment le GR 65

Ha les poules ! 
Elles sont une belle vie en France, elles sont libres (dans les fond de cours lolol)

Après un certain temps Saugues nous paraît bien loin et la fin est dure car il y a beaucoup de boue et peu de soleil. Nous atteignons quand même des champs de culture ou de pâturage qui annoncent la descente vers la ville.

Collage de la curieuse sculpture qui nous accueille à Saugues

Saugues avec presque centre la Tour des Anglais de forme carré

La ville est tout en bas d’une longue pente bordée de plusieurs curieuses sculptures et le point de vue est superbe, surtout sur la remarquable tour des Anglais. Malheureusement pour moi il paraît que j’ai manqué la plus belle des sculptures, celle de la bête du Gévaudan embrochée.

Se lier d’amitié avec les pèlerins est très rapide et depuis un moment, je me sens déjà amie avec Pauline une jeune Belge que tout le monde voudrait pour fille, Sophie la belle musicienne de Paris et Roby qui marche pour une cause (la maladie qui a emporté son épouse) et qui épate tout le monde par sa vigueur.

J’arrive finalement à la Margeride, un centre d’hébergement et d’activités. C’est très gros (125 lits), bien propre, neuf et fonctionnel. Ce n’est pas le genre de gîte coup de cœur pour moi parce que trop impersonnel mais c’est efficace. Nous sommes 4 par chambres, avec un évier dans la chambre et un casier par personne. C’est exigu mais nous avons une belle grande fenêtre qui donne sur un beau pâturage. Je réserve une place pour Danielle et moi. Sophie et Gérald occuperont les 2 autres lits. Le coût est de 31 euros en demi-pension (souper-coucher-déjeuner)

Nos vêtements qui sèchent un peu partout lol
Le petit évier se trouve ua fond à droite, caché par les panneaux que j'aurai du fermer :)

Le souper débute vers 19 heures et Danielle n’est pas encore arrivée. Pendant le repas plusieurs pèlerins me questionneront sur son absence avec humour mais avec quand même un fond de réprobation. Le souper est assez moyen et je ne cesse de guetter Danielle par la fenêtre.

Elle finira par arriver en compagnie d’Éric un autre ami pèlerin québécois qui malheureusement souffre d’une tendinite. Il semble qu’ils ont eu une belle journée et beaucoup de plaisir tous les deux, tant mieux  :)

Pendant que Danielle soupe en ville avec Éric, je me déniche un ordi et donne quelques nouvelles à ma famille et mes amis facebook.

Ainsi se termine ma deuxième journée de marche sur le GR 65, la distance St-Privat-Saugues est de 20 kilomètres.











2 commentaires:

  1. coucou, je viens de lire ta journée...un régal....cela me projete deux ans en arriere...moi aussi, j ai raté la bete du Gévaudan....tes photos sont tres belles .

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  2. Je lis ce que tu ecris et j'en trouve si génial que tes photos.J'adore! Je viens de publier en espagnol, un petit hommage à Genaro, un pélerin qui quita son chemin de la Vía de la Plata à Salamanca il y a treize ans. J'ai écrit sur mon chemin après avoir lu ton blog.Merci.Je te lis...

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