lundi 4 février 2013

Jour 11 sur le GR 65


Mardi le 8 mai
De Estaing à Soulie 22 km

On part de Estaing dans la brumasse. Le temps est un peu moche comme mon humeur.
Je ne suis pas encore totalement remise de mes émotions de la veille.

Avant de partir du dortoir, je fais un dernier tour et découvre une serviette.
Je la regarde un moment. Je sais à qui elle appartient. J’ai bien envie de me taire. C’est la responsabilité de chacun de se ramasser, de ne pas s’éparpiller à droite et à gauche. Ha ! Dure-dure les relations humaines ! J’interpelle la personne avant qu’elle franchisse la porte et lui lance sa serviette...

Le chemin est assez facile aujourd’hui. Le plus dure est de mettre, retirer, remettre le poncho de pluie.

Le 8 mai est un jour férié en France. Tout ou presque est fermé. Même la station de service.
À la fin d’une longue marche, je trouve un resto chic. Et la dame trop bien mise, me permet du bout des lèvres de m’asseoir, de commander un café et un feuilleté. C’est tellement gênant ! Mais après des heures et des heures, un café c’est presque vital ! Dans un coin, 4 pèlerines ont aussi pris un feuilleté qu’elle termine en lichant presque l’assiette. Gérald est aussi là.

La dame du resto nous explique que le problème est que les desserts sont calculés pour les repas complets et non pour être vendus à l’unité. Je comprends, mais j’ai faim pareil moi ! lol En tout cas, ce fut le meilleur et le plus gros feuilleté de ma vie !

Après nous, arrivent Ian et Lucie et pour eux pas de feuilleté. La dame ne veut plus.

On se dirige vers un gîte qui se nomme Les Souliers de St-Jacques (jeu de mot avec Soulie) Au premier coup d’œil, je suis un peu sur mes gardes. Le gîte semble un peu bric à braque. Des trucs qui traînent. Un premier bâtiment désert, suivit d’un autre pas très grand qui ressemble plus à un chalet sur le bord d’un lac qu’un gîte.


Oui en effet ça ressemble à un chalet, un chalet bordé de jolies terrasses et de jardins qui ne sont pas encore fleuris. Mais au début je ne vois pas la beauté. Je vois plutôt la rusticité, la simplicité.


Je m’avance et je trouve la minuscule salle à manger. Je finis par dénicher quelqu’un, une jeune femme qui me fait signe qu’elle ne parle pas du tout français. Elle part chercher sa mère qui parle un peu français.

Finalement, c’est toute une famille d’Allemands que je découvre. 3 générations. Mamie et papi, leurs deux filles et beaux-fils, et Ian le petit-fils de 5 ans.

On m’indique que notre dortoir, les 6 copains, est tout au fond du bâtiment. Il y aura aussi 4 Françaises et 2 ou 3 autres messieurs. Le dortoir est très simple, très colonie de vacances. La minuscule douche/toilette est en dessous, directement sur la pierre. On voit le jour entre les planches.


Malgré tout, plus je regarde et plus ce lieu me plait. Il y a des fleurs sauvages ou cultivées partout et 2-3 terrasses avec des bancs et des chaises de parterre.



À vrai dire la famille allemande, malgré la barrière de langue est charmante. Le gamin vient à nous pour jouer et dire quelques mots français. Tout le monde est souriant, sympathique et très présent. Peu à peu on découvre qu’ils sont là comme bénévoles hospitaliers pour deux semaines.

En attendant le souper je joue avec le gamin, ce qui est un exploit tellement mes articulations sont douloureuses et mes jambes raides lol

Ce sera un des plus beaux repas du voyage. Les 4 Françaises ont la langue bien pendue, Éric s’en donne à cœur joie, le repas est copieux et pour une fois, on ne sent aucune pression pour se lever de table et se garrocher sur la vaisselle. À vrai dire on a ben du fun, l’alcool de framboise aidant, on passe un excellent moment.

Au menu; salade verte, spaghetti, dessert et vin.

Le gîte est en donativo et on donne ce qu’on veut (en toute bonne conscience)





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