vendredi 23 juillet 2010

Bonnes vacances à tous xxx

Vallée de la Matapédia  Bonnes vacances à tous xxx

Ça y est je pars demain matin pour 5 à 7 jours à Québec. J'aime tellement Québec. Je vais peut-être croiser Zoreilles et Crocodile Dundee, qui sait.

Les baggages sont faits, le frigo est plein, les vêtements sont tous propres, les 3 coucous devraient survivre. Le seul qui va s'ennuyer c'est mon chien, lui il ne comprend pas, alors il cesse de manger, mais une semaine c'est pas si long non plus.

N'oubliez pas défifoto le 1er aout ! Le thème c'est la pause et justement mon blog sera en pause :)

Bonnes vacances à tous xxx

samedi 24 avril 2010

Voyager comment ?

Reprendre la route...   on the road again...

Lisant une revue de voyage, dans un terminus, je suis tombée sur un questionnaire qui nous demandait comment nous aimions voyager: Seul, en couple, en famille (avec enfant), en groupe d'amis, en groupe organisé, etc ?

Excellente question, je me l'a suis posée moi aussi. J'ai voyagé beaucoup en famille, trainant sac de couches et petits hochets: Québec, Nouveau-Brunswick, Ile du Prince-Edouard, États-Unis. Pendant un temps, ce fut le compromis que nous avions trouvé pour passer du temps en famille et faire découvrir le monde à nos 3 enfants. Aujourd'hui, c'est la plupart du temps décevant, chacun tire la couverte de son côté et finalement les frustrations sont de plus en plus grandes.

En couple, quand on met carte sur table et qu'on se connait bien, c'est intéressant. On peut discutter de nos trouvailles et de nos émois. Parfois aussi, on partage les tâches et on se sécurise: Je garde la clé, tu gardes l'argent ! Manger en tête à tête le soir aussi, sur une terrasse avec un verre de vin après une bonne douche fraîche, c'est un moment agréable. Par contre, quand la fatigue fait son chemin, il arrive que les petits caractères ressortent.

Voyager en groupe d'amis ? Pour certains, c'est l'invention du siècle, mais pour moi ? Je ne crois pas, je l'ai fait quelques fois, mais je trouve qu'il y a beaucoup de perte de temps: attends un, attends l'autre ! De plus, j'ai trop entendu d'histoires de voyage de roulotte qui sont en fait des voyages de terrains de camping, de bière et de feux de camp. Chacun ses goûts, moi je suis trop sauvage !

Alors le voyage en solitaire ? Je suis rendue là dans mon évolution et dans mes réflexions. Il y a quelques années, j'ai connu une dame belge, début cinquantaine, qui arrivait à Tadoussac par autobus, seule avec son sac à dos. Je trouve
ça admirable. Bien sûr, il faut être autonome et en paix avec soi-même. À Nice, l'an dernier, j'ai passé deux belles journées seule: une journée de musées des beaux-arts et au musée Masséna avec en prime un diner au mythique Negresco et une journée d'exploration pédestre du mont Boron et du quartier du port de plaisance.

Cette semaine en vacances en Montérégie, j'ai fait la même chose: marche intensive dans les quartiers historiques et visite des sentiers d'un parc nature (lac et marais). L'avantage c'est de marcher à son rythme, d'arrêter quand on le désire pour une pause, une photo, ou lire un panneau historique. Le désavantage c'est la sécurité, mais ça c'est toujours une question de dosage ou de précaution. Moi ma phobie, c'est de perdre ma clé de consigne de gare, ma mère c'était que je me casse une jambe dans le bois.

Je me suis fait un petit défi dans ma tête, je voudrais bien aller séjourner seule dans la magnifique auberge de jeunesse du Vieux-Québec. J'y suis déjà allée mais en famille. On avait beaucoup aimé ! J'ai jamais dormi seule dans un hotel ou une auberge. Je serais dûe pour passer cette nouvelle étape. Peut-être qu'ensuite je serais peu à peu mûre pour l'auberge de jeunesse du mont Boron à Nice ? :):) :)

Ce qui est important aussi en voyage, c'est de connaître le degré de confort que ça prend à chacun et son degré de mobilité: hôtel 5 étoiles, déjeuners au lit et déplacements en limo avec air conditionné ou un lit, un croissant, une douche et........ de bonnes chaussures de marche ! Devinez mon type ? lol

Jeudi, j'étais à Québec, gare du Vieux-Port dans la basse-ville, clé de consigne en poche, j'ai pris une bonne respiration et je suis partie à l'assaut de la Haute-Ville. Incroyable ce sentiment de liberté, mille fois mieux que la voiture. 30 minutes de marche intense, les mollets qui crient au secours, les poummons qui brûlent, la bouteille d'eau qui se vide mais le sourire d'un oreille à l'autre, je mets les pieds au musée de Beaux-Arts de Québec sur les Plaines et j'achète mon billet pour l'exposition sur la Haute-Couture. Ça valait la peine !

Voilà mes merrell ont repris la route ♥♥♥

mercredi 31 mars 2010

Comprendre Haïti résumé



L’histoire fut une belle passion pour moi, 6 ans d’université, à temps plein ou partiel pour finir ma maîtrise. Je croyais cette passion éteinte, mais je peux dire maintenant qu’elle dormait simplement. Toutes les lectures que j’ai faîtes pour préparer cette série de billets sur Haïti m’a vraiment comblée, j’aimerais avoir 1000 lecteurs pour partager mes découvertes et mon indignation face aux outrages subit par ce peuple depuis 400 ans et plus, soit depuis l’enlèvement du premier Africain vendu en esclavage et amené sur cette île.

En me relisant hier, je me suis malheureusement dit que j’avais fait dans le trop long. J’ai voulu réduire à l’essentiel, c’est sans doute encore trop long, alors si vous ne devez retenir qu’une chose que ce soit ceci

« La pauvreté en Haïti est considérée comme un caprice de l’histoire ou lié à la culture, alors qu’en réalité, elle est la conséquence directe d’une relation brutale avec le monde extérieur – notamment les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne – qui dure depuis des siècles. » Seumas Milne

Je vous reviendrez avec quelques autres considération, mais avec cette citation l’essentiel est dit !

Voici donc les points importants tirés de la chronologie d’hier.

1685 est édicté le Code Noir qui donnait les grandes lignes de la conduite des esclaves et des maîtres. Les dispositions pourtant sévères de ce Code furent souvent amplifiées. Aux peines capitales prévues dans certains cas, les colons ajoutèrent des sévices et mutilations. L’Africain était marqué au fer rouge, changeait de nom, abandonnait ses habitudes vestimentaires, sa culture, sa langue, sa religion, etc.

1789, à la veille de la Révolution Française, Saint-Domingue employait 500 000 esclaves noirs pour 32 000 blancs et 28 000 gens de couleurs libres (mulâtres et affranchis) La Révolution déclencha des violences en cascades. Les colons blancs réclamèrent l’autonomie, les libres de couleur réclamèrent pour leur part l’égalité réelle avec les Blancs et les noirs se prirent à espérer la liberté.

1794 suite à la Révolution le gouvernement français abolit théoriquement l'esclavage.


1798, agissant comme un gouverneur, Louverture négocie avec les Britanniques, puis impose la suprématie des Noirs sur les mulâtres au cours d’une guerre civile en 1800. C'est le début d'une lutte d'influence qui ne va plus cesser jusqu’à nos jours entre la minorité mulâtre et la majorité noire. Les mulâtres descendent des anciens affranchis (blancs du côté de leur père ou grand-père). Établis dans les villes, ils possèdent ce qui reste de richesses sur l'île et se flattent de parler français. Les Noirs descendent des anciens esclaves. Cette lutte insoluble est une des clés de l’histoire haïtienne.

1801-1802 Louverture se fait nommer gouverneur à vie tandis que Napoléon Bonaparte qui en France avait signé un arrêt secret en 1800 pour rétablir l’esclavage dans les colonies envoie une flotte de 30 000 hommes à bord de 86 vaisseaux dirigée par son propre beau-frère le général Leclerc qui a pour tâche d’accomplir cette mission !!! Pendant cette guerre, le successeur de Leclerc utilise des chiens tueurs achetés à Cuba et qui sont entraînés à chasser et manger des Noirs !!!

1804, la République d’Haïti est crée.

Mais à peine créée la République est déjà endettée : La France ne reconnaît l’indépendance du pays qu’en échange d’une indemnité de 150 millions de francs-or ! Et cela sous la menace d’une invasion militaire encore ! Cette somme payable en 5 ans représente 10 années de recette fiscale pour le pays !!!!! Un impôt spécial dut être créer pour le remboursement de la dette et même le pays du contracter un emprunt de 30 millions. Heureusement en 1838 la dette fut ramenée à 90 millions.

1847, l’instabilité politique et la violence du pays est extrême, déchiré qu’il est entre les élites mulâtres et les noires, ainsi que les intérêts personnels et la mégalomanie des dirigeants. Profitant de cette faiblesse le gouvernement allemand utilise la force militaire pour que l’état haïtien rembourse une dette envers des citoyens allemands (bel exemple d’ingérence qui est pratiquement une déclaration de guerre)

1883 devant une insurrection bourgeoise à Port-au-Prince, le président Salomon fait massacrer 4000 mulâtres. Ce triste épisode, appelé plus tard la semaine la Semaine Sanglante. Salomon reçoit un ultimatum des représentants des gouvernements français, allemand, anglais, belge, espagnol, hollandais, norvégiens, et suédois, l'informant que les forces de leur pays interviendront si le pillage et la tuerie ne cessent pas immédiatement.

1890 Après plus d’un an d’anarchie, Hyppolite prit le pouvoir. En 1891, il tint tête à la volonté des États-Unis de se faire concéder la pointe Nord-Ouest du pays : le môle Saint-Nicolas.

1897 L’État haïtien était si déconsidéré que, fin 1897, à la suite de l’emprisonnement musclé d’un résident allemand, Lüders, l’Allemagne expédia deux navires de guerre pour exiger une indemnité exorbitante de 20 000 $ et les excuses officielles du chef de l’Etat, Tirésias Simon Sam, qui dut s’exécuter !!!

1908 Profitant de la désorganisation, les compagnies américaines négocient des concessions exorbitantes pour construire des voies ferrées et développer des plantations de bananes en expropriant les paysans.

1910, la banque américaine National City achète une part importante de la banque de la République d’Haïti.

A ce moment, Les Allemands exerçaient un pouvoir économique important en Haïti, la majorité du commercer maritime était sous leur contrôle et celui de leurs alliées les mulâtres. Les Américains vont bientôt entrer en guerre contre les Allemands...

Les Américains décidèrent alors d’occuper militairement Haïti notamment pour défendre les intérêts de la banques d’affaire américaine Kuhn Loeb & co. Le président Wilson envoie donc Les Marines à Port-au-Prince. Ils débarquèrent pour occuper le pays jusqu’en 1934 !!!

1914 les USA, qui insistaient pour avoir le contrôle de la banque d’Haïti enlèveront, en plein jour, manu militari, le stock d’or du pays, soit 500 000 dollars, propriété incontestable du gouvernement Haïti.

1918 La National City Bank fut critiquée pour des pratiques déloyales, telles que le refus de payer au gouvernement d’Haïti les intérêts sur l’argent déposé sur des comptes transférés à New York. Elle se mit à payer les intérêts après 1922, mais seulement 2% au lieu de 3.5% accordé aux autres dépositaires équivalent ce qui fut évalué par certains économistes comme une perte d’un million de $ en intérêt ! Je pense qu’on peut clairement appeler cela un vol !

1934 Les troupes américaines se retirèrent, mais les USA maintiennent le contrôle sur les douanes jusqu’en 1946.


1957 à 1971, dictature de « Papa Doc » Duvalier, qui jouissait de l’appui des Etats Unis qui le voyaient comme un anti-communiste fiable.

1971 à 1986 dictature de « bébé Doc » suivit de son exil en France… avec sa fortune volée au peuple évaluée à 800 millions de $$$ Fortune que la France a refusé d’aidé Haïti à récupérer, Duvalier vivant comme un prince en France.

1994 Sous la présidence de Clinton et avec le soutien du Conseil de sécurité des Nations Unies, les États-Unis interviennent, 20 000 soldats américains débarquent en Haïti en 1994.

2003, l’opposition s’organise sous le nom de Groupe des 184. Groupe dont le leader était Apaid, homme d'affaires américano-haïtien dont le père était un supporter des présidents Duvalier et qui fut étroitement lié à sa création par l'International Republican Institute, fondation politique liée au Parti républicain et à l'administration de Bush. L'objectif de ce Groupe des 184, était d'ouvrir davantage Haïti aux capitaux des financiers et banquiers américains et contrer ceux qui s'opposeraient à cette ouverture d'Haïti aux investisseurs et industriels des États-Unis. (comme si le peuple haïtien avait besoin de ça !)

2004 Jean Bertrand Aristide finit par démissionner en 2004 sous la pression de militaires français et de marines américains, avant-garde d'une force internationale envoyée par l'ONU pour ramener l'ordre dans la capitale, la MINUSTAH.

2010 tremblement de terre catastrophique. Haïti reçoit de l’aide humanitaire… les USA largue des tonnes de GI Joe et prennent le contrôle du port… je vous laisse avec cette citation : “que les États-Unis ont organisé un blocus naval d’Haïti pour éviter un exode par voie maritime des réfugiés qui voudraient chercher refuge aux États-Unis” … “Ainsi, tandis que les pompiers gallois et les médecins cubains se sont attelés à la tâche de sauver des vies, la 82e Division aéroportée était en train de sauter en parachute dans les ruines du palais présidentiel de Haïti.” Seumas Milne

mardi 30 mars 2010

COMPRENDRE HAÏTI POUR NE PAS L'OUBLIER ENCORE #4


Depuis quelques semaines, ma vie réelle a pris des allures de tornade émotionnelle (un décès, une hospitalisation, des inquiétudes, des activités, beaucoup de fatigue, etc.). Elle m’a tenu loin de la réflexion historique, de la polémique ou de la confrontation. Comme l’écrivait si bien Zoreilles sur son blogue : « Pas le goût de refaire le monde, de dénoncer, de sensibiliser, de parler des contraintes, des obligations, pas de réflexion à ébaucher ni de questionnement sur le sort de l'humanité. Juste du bonheur. » Pour moi ce ne fut pas que le bonheur mais une kyrielle d’émotions prenantes. Le besoin demeure cependant le même, celui de partager plus sur mon monde et moins sur le Monde.

Ce matin, après avoir reçu du courrier d’une fidèle amie virtuelle, je me sens un peu recrinquée et j’ai le goût de reprendre ma série sur Haïti. Comme le faisait remarquer Une femme libre sur son blogue « on n’entend plus parler d’Haïti » et c’est vrai. Je vais donc faire ma petite part pour ne pas l’oublier.

Mon but n’a pas changé : démystifier l’histoire de ce petit pays malmené par les Grands (France, Allemagne, USA) et victime d’un héritage empoisonné celui de l’esclavage, du racisme et de la colonisation afin que notre regard ne tombe pas dans le préjugé facile et superficiel.

On peut lire les billets 1, 2 et 3 ici :
http://yadesmots.blogspot.com/2010/02/comprendre-haiti-avant-de-loublier.html
http://yadesmots.blogspot.com/2010/02/comprendre-haiti-pour-ne-pas-loublier.html
http://yadesmots.blogspot.com/2010/02/comprendre-haiti-pour-ne-pas-loublier_24.html

4- Chronologie rapide de l’histoire d’Haïti :

Ici, soyez indulgents, ce n’est qu’un survol ultra-rapides de certains événements qu’il me semblait opportun de vous rapporter.

1493 les Espagnols conquièrent l’île et soumettent les autochtones à des travaux forcés afin d’extraire l’or des mines. C’est là le premier pillage de cette terre. En moins de 25 ans les populations indiennes furent décimées par la brutalité de l’esclavage et des maladies européennes. Dès 1503, le recours aux Noirs d’Afrique est nécessaire.

1625 les Français s’installent au Nord-est puis au sud.

1665 la colonie française prend son essor.

1685 est édicté le Code Noir qui donnait les grandes lignes de la conduite des esclaves et des maîtres. Les dispositions pourtant sévères de ce Code furent souvent amplifiées. Aux peines capitales prévues dans certains cas, les colons ajoutèrent des sévices et mutilations. L’Africain était marqué au fer rouge, changeait de nom, abandonnait ses habitudes vestimentaires, sa culture, sa langue, sa religion, etc.

1700 l’Espagne abandonne ses prétentions à la possession de l’ensemble de l’île et tolère la présence française.

1777 le Traité d’Aranjuez officialise la souveraineté de la France sur le territoire appelé Saint-Domingue (futur Haïti) Les premières cultures sont le tabac et l’indigo. La traite négrière se développe et s’institutionnalise. La colonie de Saint-Domingue devint la plus riche des Antilles. Cette prospérité reposait principalement sur la culture du sucre et du café.

1789, à la veille de la Révolution Française, Saint-Domingue employait 500 000 esclaves noirs pour 32 000 blancs et 28 000 gens de couleurs libres (mulâtres et affranchis) La Révolution déclencha des violences en cascades. Les colons blancs réclamèrent l’autonomie, les libres de couleur réclamèrent pour leur part l’égalité réelle avec les Blancs et les noirs se prirent à espérer la liberté.

1791 La révolte des Noirs débute en août, plus de 1000 blancs sont égorgés et leurs habitations incendiées. Sous la conduite de leurs chefs — dont le plus important fut Toussaint Louverture (noir affranchi et lettré) — les Noirs passèrent d’une révolte à une guerre de libération en s’alliant d’abord aux Espagnols de Santo Domingo, en guerre contre la nouvelle République française.

1794: Les Anglais conquièrent Port-au-Prince.

1798, agissant comme un gouverneur, Louverture négocie avec les Britanniques, puis impose la suprématie des Noirs sur les mulâtres au cours d’une guerre civile en 1800. C'est le début d'une lutte d'influence qui ne va plus cesser jusqu’à nos jours entre la minorité mulâtre et la majorité noire. Les mulâtres descendent des anciens affranchis (blancs du côté de leur père ou grand-père). Établis dans les villes, ils possèdent ce qui reste de richesses sur l'île et se flattent de parler français. Les Noirs descendent des anciens esclaves. Cette lutte insoluble est une des clés de l’histoire haïtienne
LOuverture remet l’économie de plantation sur pied en instaurant les travaux forcés et a recours à la force pour réprimer la contestation des Noirs.

1801 Louverture se fait nommer gouverneur à vie tandis que Bonaparte qui en France avait signé un arrêt secret en 1800 pour rétablir l’esclavage dans les colonies envoie une flotte de 30 000 hommes à bord de 86 vaisseaux dirigée par son propre beau-frère le général Leclerc qui a pour tâche d’accomplir cette mission !!!
Ayant eu connaissance de cette mission, Louverture déclare la guerre d’extermination aux Français (sera-t-on surpris que la violence amène la violence ?) Les villes sont incendiées, les rivières empoisonnées.
D’abord les Noirs résistent à Leclerc, puis reculent devant la puissance de son armée.

1802 fin avril, au prix de 5000 morts et autant de malades ou de blessés, les Français tiennent la côte. Les généraux se rendent et Louverture lui-même accepte la reddition et est déporté en France. Louverture neutralisé, Leclerc désarme la population à grand renfort d’exécutions sommaires. C’est alors que certains prennent pleinement conscience de la volonté de rétablir l’esclavage. Apprenant le rétablissement de celui-ci en Guadeloupe, Alexandre Pétion (un mulâtre très instruit) donne le signal de la révolte. Entre-temps, le successeur de Leclerc utilise des chiens tueurs achetés à Cuba et qui sont entraînés à chasser et manger des Noirs !!!

1803 l’armé le général noir Dessalines provoque le massacre de la population blanche. Il redonne à Saint-Domingue son nom indien d’Haïti (Ayiti) et proclame la République en 1804.
En principe donc le peuple noir haïtien est enfin à l’abris de la servitude esclavagiste après 300 ans.

Mais à peine créée la République est déjà endettée : La France ne reconnaît l’indépendance du pays qu’en échange d’une indemnité de 150 millions de francs-or ! Cette somme payable en 5 ans représente 10 années de recette fiscale pour le pays !!!!! Un impôt spécial dut être créer pour le remboursement de la dette et même le pays du contracter un emprunt de 30 millions. Heureusement en 1838 la dette fut ramenée à 90 millions.

Dessalines prend alors le titre d’empereur, officialise le français, même si la majorité des gens parle le créole. Il confisque des terres et donne les meilleurs à ses officiers et édicte le travail forcé des cultivateurs. Le peuple reprend les armes contre cette dictature et l’empereur est tué par un de ses généraux.

1811 Le général Christophe impose son autorité par les armes et se proclame roi, établit une noblesse, édifie plusieurs palais, distribue des terres à ses proches et force les paysans à y travailler. Une mutinerie à lieu en 1812.

1816, le général mulâtre Pétion se fait nommer président à vie.
Pendant ¾ de siècle, Haïti sombra dans l’instabilité et la violence politique, déchiré entre les élites mulâtres et les noires. De plus hormis quelques exceptions, les dirigeants ne se soucient ni de la société ni de l’économie.

1847, le sénat élit un noir illettré, Soulouque, qui se révèle ambitieux et qui se fait proclamer empereur, se lance dans la répression des mulâtres et règne en despotes pendant 10 ans.
Avec Geffrard c’est une accalmie de 8 ans avent le retour de l’autoritarisme brutal qui entraîne révolte sur révolte. Plusieurs coups d’état se succèdent. L’incurie est telle qu’en juin 1872 le gouvernement allemand utilise la force militaire pour que l’état haïtien rembourse une dette envers des citoyens allemands (bel exemple d’ingérence qui est pratiquement une déclaration de guerre)

1883 devant une insurrection bourgeoise à Port-au-Prince, le président Salomon fait massacrer 4000 mulâtres. Ce triste épisode, appelé plus tard la semaine la Semaine Sanglante. Salomon reçoit un ultimatum des représentants des gouvernements français, allemand, anglais, belge, espagnol, hollandais, norvégiens, et suédois, l'informant que les forces de leur pays interviendront si le pillage et la tuerie ne cessent pas immédiatement. A midi, la ville se calme.

1890 Après plus d’un an d’anarchie, Hyppolite prit le pouvoir. En 1891, il tint tête à la volonté des États-Unis de se faire concéder la pointe Nord-Ouest du pays : le môle Saint-Nicolas. La même année, devant une sédition d’une partie de sa garde, il fit massacrer 150 personnes. En 1896, les révoltes reprirent.

1897 L’État haïtien était si déconsidéré que, fin 1897, à la suite de l’emprisonnement musclé d’un résident allemand, Lüders, l’Allemagne expédia deux navires de guerre pour exiger une indemnité exorbitante de 20 000 $ et les excuses officielles du chef de l’Etat, Tirésias Simon Sam, qui dut s’exécuter !!!

1908 Les luttes entre factions militaires reprirent. Même les opposants au pouvoir en place se déchirèrent. Un président chassait l’autre : entre 1908 et 1915, il y en aura neuf.
Profitant de la désorganisation a partir de 1908, les compagnies américaines négocient des concessions exorbitantes pour construire des voies ferrées et développer des plantations de bananes en expropriant les paysans.

1910, la banque américaine National City achète une part importante de la banque de la République d’Haïti.

A ce moment, Les Allemands exerçaient un pouvoir économique important en Haïti, la majorité du commercer maritime était sous leur contrôle et celui de leurs alliées les mulâtres. Les Américains vont bientôt entrer en guerre contre les Allemands...

Les Américains décidèrent alors d’occuper militairement Haïti notamment pour défendre les intérêts de la banques d’affaire américaine Kuhn Loeb & co. Le président Wilson envoie donc Les Marines à Port-au-Prince. Ils débarquèrent pour occuper le pays jusqu’en 1934 !!! En 6 semaines, les Etats-Unis font élire un président et font signer un traiter qui leur donne le contrôle des douanes et de l’administration. L’administrateur américain avait le pouvoir de veto sur toutes les décisions gouvernementales d’Haïti. Ainsi 40% des recettes de l’état passaient sous le contrôle direct des Etats-Unis. L’armée était dissoute au profit d’une gendarmerie dont les officiers étaient américains. Cette occupation était encore une fois une forme de colonisation.

Ajoutons à cela, que les USA, qui insistaient pour avoir le contrôle de la banque d’Haïti enlèveront le 17 décembre 1914, en plein jour, manu militari, le stock d’or du pays, soit 500 000 dollars, propriété incontestable du gouvernement Haïti.

De plus, les occupants américains étaient racistes. Cette attitude consterna en particulier l’élite mulâtre francophone et éduquée.

En 1918, le système des « corvées » forcées engendra une violente réaction populaire. Le nombre des paysans armés atteignit 40 000. Il fallut 2 ans aux Marines pour mater la révolte aux prix de 2000 morts.

Gênés par la brutalité de cette répression devant l’opinion publique et sans plus bénéficier de la justification de la guerre contre l’Allemagne, les Etats-Unis envoyèrent en 1921 une commissions d’enquête au Sénat. La National City Bank fut critiquée pour des pratiques déloyales, telles que le refus de payer au gouvernement d’Haïti les intérêts sur l’argent déposé sur des comptes transférés à New York. Elle se mit à payer les intérêts après 1922, mais seulement 2% au lieu de 3.5% accordé aux autres dépositaires équivalent ce qui fut évalué par certains économistes comme une perte d’un million de $ en intérêt ! Je pense qu’on peut clairement appeler cela un vol !

Les troupes américaines se retirèrent le 21 août 1934, mais les USA maintiennent le contrôle sur les douanes jusqu’en 1946.

1950, l’armée organisa les premières élections présidentielles au suffrage universel. La mobilisation du corps électoral fut faible, un colonel fut élu à 99% des votes.

1957, l’armée organisa encore des élections et François « Papa Doc » Duvalier fut élu.
Des le début, Papa Doc imposa une politique répressive de diverses manières. En 1961, il prononça la dissolution du Parlement. Son régime s’appuyait sur une milice paramilitaire : « Les Volontaires » connu sous le surnom de « Tontons macoutes ». Avec cette garde personnelle il neutralise l’armée, s`me la terreur dans tout le pays et parvint à étouffer toute résistance. En 1967 seulement on compte 2000 morts ! De nombreux Haïtiens prennent le chemins de l’exil.

1971 « Bébé Donc » fils de l’autre accède au pouvoir à 19 ans. Amorçant une timide libéralisation du régime, Jean-Claude Duvalier s’aliéna une partie de la classe noiriste qui avait soutenu son père en épousant une mulâtresse le 27 mai 1980. En janvier 1986, un soulèvement populaire le renverse et il s’exile en France.

1990-91 S’ensuivit alors des juntes militaires jusqu’en 1990 alors qu’il y eu des élections sous le contrôle international. Jean-Bertrand Aristide, ancien prêtre qui se fait l’avocat des pauvres, remporte la victoire. Son accession à la présidence de la République redonne un peu d'espoir au peuple haïtien. Mais, en 1991, il est renversé par une junte militaire dirigée par le général Cédras, aidé par la CIA et le gouvernement de Bush. Aristide se réfugie alors aux États-Unis. S’ensuivie le massacre de milliers de personnes. Les Nations unies décrètent un embargo. Des réfugies commencent à affluer vers les États-Unis.

1994 Sous la présidence de Clinton et avec le soutien du Conseil de sécurité des Nations Unies, les États-Unis interviennent, 20 000 soldats américains débarquent en Haïti en 1994. Cédras s’enfuie au Panama. Le président Aristide est rétabli dans ses fonctions, qu'il laisse à son proche René Préval, élu à la présidence de la République 1995. Le mandat d'Aristide touchait à sa fin et la Constitution ne l’autorisait pas à en briguer un second consécutivement. En janvier 1997, l’Unesco remet le Prix 1996 de l’éducation aux droits de l’homme à Aristide.

2000-01 Le gouvernement Préval doit faire face à une opposition constituée de ses anciens alliés. Son mandat est marqué par plusieurs assassinats politiques. Des élections législatives sont organisées en mai 2000. Aristide est proclamé vainqueur de l’élection présidentielle mais le scrutin est entaché d’irrégularités et du boycott de l’opposition. Le pays plonge à nouveau dans une situation des plus confuses. Le trafic de drogue dépasse les records atteints sous la junte militaire. Quant à la classe moyenne, elle n'apprécie pas l'ancien «petit curé», lui reprochant son caractère imprévisible et son emprise sur les masses. À partir de 2001, des groupes sans constitution officielle s'attaquent aux partisans du gouvernement. Ces derniers réagissent de la même façon. La police s'attaque aux deux parties avec violence. Aristide durcit également son pouvoir, qui devient de plus en plus autoritaire, notamment en s'appuyant sur les "chimères", des hommes de main qui terrorisent la population.

2003, l’opposition s’organise sous le nom de Groupe des 184. Groupe dont le leader était Apaid, homme d'affaires américano-haïtien dont le père était un supporter des présidents Duvalier et qui fut étroitement lié à sa création par l'International Republican Institute, fondation politique liée au Parti républicain et à l'administration de Bush. L'objectif de ce Groupe des 184, était d'ouvrir davantage Haïti aux capitaux des financiers et banquiers américains et contrer ceux qui s'opposeraient à cette ouverture d'Haïti aux investisseurs et industriels des États-Unis. (comme si le peuple haïtien avait besoin de ça !)

2004 Jean Bertrand Aristide finit par démissionner en 2004 sous la pression de militaires français et de marines américains, avant-garde d'une force internationale envoyée par l'ONU pour ramener l'ordre dans la capitale, la MINUSTAH. Peu après le départ d'Aristide, Alexandre, assure l'intérim en vertu de la Constitution. Aristide est accusé de tous les maux du pays, d'enrichissement personnel et de crimes politiques. Exilé en Afrique, il se plaint que les militaires étrangers l'ont forcé à démissionner et à partir sur leur hélicoptère.

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Je sais pas pour vous, mais moi faire ce genre de lecture à complètement modifier ma vison de l'histoire d'Haïti...

Je vous reviens bientôt avec la suite de cette série.

jeudi 25 mars 2010

Mon pays ce n'est pas un pays c'est l'hiver

Mon pays ce n'est pas un pays c'est l'hiver -Gilles Vigneault

Voilà, j'ai tout compris !
Mes prières à saint Ferreol-des-neiges ont porté fruit, mais avec du retard, car ce pauvre vieux saint (malheureusement inconnu) est un peu sourd de la feuille.
Cependant il est plein de bonne volonté et quand il a finit par comprendre mon message, il s'est dit: "mieux vaut tard que jamais". Alors il m'a envoyé toute la neige que j'avais demandé pour janvier févier, mais en mars ! Il ne faut pas lui en vouloir, mais disons que je suis un peu étonnée.

Moi qui nageait allégrement dans le printemps me revoici en hiver. Il neige ici depuis plus de 24 heures sans arrêt. J'ai eu entre 12 à 18 pouces de neige. La chaussée étaient très glissante et les autos avaient de la difficulté à repartir sur les coins de rue.

Voyant mon entrée de cours pleine à raz-bord et sachant que nous devions aller chercher manzelle coureuse à l'hôpital, je me décidais à passer une longue avant-midi à me faire une belle musculature sur la pelle. C'est à ce moment là que le déneigeur de la voisine c'est pointé pour lui ouvrir sa cours et que je me suis dit que ça serait encore bien mieux fait par lui que par moi lol Je suis donc sortie en courant de la maison, en pyjama rose fuschia, manteau vert pomme et en bottes de neige noire (quel chic), sautant par-dessus les bancs de neige pour faire des signes au monsieur dans son gros camion. Le monsieur à du avoir un peu peur de cette échevelée gesticulante qui sautait sur le trottoir, mais bon il a pas dit non pour mon beau 25 belles "piastres" fait en 5 minutes (ça fait un beau motton à l'heure ça !)

Bref si avant-hier je vous chantais "Heureux le printemps qui me chauffe la couenne", aujourd'hui je vous chante "Mon pays ce n'est pas un pays c'est l'hiver" ! Et je vous offre même un beau petit vidéo de l'interprétation très intéressante qu'en fait Carolyne Jomphe

mercredi 24 février 2010

COMPRENDRE HAÏTI POUR NE PAS L'OUBLIER ENCORE #3


3-Les legs économiques et moraux de la période coloniale


Revenons plus précisément à la première vague coloniale occidentale : Les grandes découvertes marquent le début de l’expansion européenne outre-mer et de la domination de l’Occident sur le monde.


Plusieurs facteurs ont contribué au moteur initial de cet essor : les avancées technologiques, les expériences accumulées sur l’Atlantique, la persistance d’un esprit de croisade, la recherche d’une route menant aux richesses de l’Asie (en évitant à la fois le monde musulman et le monopole vénitien sur le commerce des épices), un certains dynamisme démographique, la formation de pouvoirs étatiques forts ou encore l’émergence d’un modèle capitaliste moderne.

Les premiers grands explorateurs sont les Portugais sous l’impulsion du prince Henri le Navigateur. Ce sont eux qui atteignent les Indes par le cap Bonne-Espérance en Afrique (avec Vasco de Gama en 1499) puis qui s’installent dans les archipels atlantiques vierges.


En exploitant ces territoires, ils développent un système économique colonial moderne avec des cultures exotique (telle la cannes à sucre), le début de la traite des noirs et des investissements en capitaux élevés pour l’époque. Ils visent le commerce des esclaves, de l’or et de l’ivoire ainsi que celui très lucratifs des épices.

De leur côté, les Espagnols conquièrent les îles Canaries en 1491-1496 provoquant l’extermination du peuple autochtone Guanche. En 1492, Colomb atteint l’île de San Salvador, puis fonde le premier établissement colonial du Nouveau-Monde à Hispaniola. Nommé vice-roi son gouvernement se révèle désastreux, surtout pour les autochtones du faits des sévices des conquérants.


La conquête du Nouveau-Monde par les conquistadors est vivement accomplie surtout grâce à la technologie des armes à feu. Rapidement, les colons espagnols s’enrichissent au détriment des communautés indiennes. Parallèlement, la Métropole* exploite intensivement les riches gisements d’or et d’argent du continent.
(* à cette époque la Métropole signifiait le pays colonisateur : France, Espagne, Portugal, Angleterre, Pays-Bas, etc)


Le coût humain de cette expansion est très lourd. La population amérindienne, réduite en esclavage, s’effondre passant de 80 millions à 12 millions.


Les massacres, les violences, les travaux forcés, les déportations, la déstructuration des sociétés indigènes et les maladies européennes sont responsables de ce désastre humanitaire.


La forte baisse de la population amérindienne a pour conséquence de priver les colons blancs d’une majeure partie de leur main d’œuvre. Les Espagnols se tournent donc vers la traite des Noirs déjà pratiquée par les Portugais. Par la suite, les Français, les Anglais et d’autres pays s’y mettront aussi.


C’est justement entre les XVIe et XVIIIe siècles, que se développe en Europe les théories économiques mercantiles qui encouragent enrichissement d’un pays grâce au développement du commerce extérieur combiné à un rôle protectionniste de l’État qui encourage les exportations.


N’étant pas moi-même très à l’aise avec les théories économiques, je me suis donc arrêtée plus à fond sur ces notions qui ont un impact réel et pesant sur les colonies et leur avenir.


D’abord qu’est-ce que le protectionnisme ?


"Le protectionnisme désigne la politique et les pratiques d'un État qui intervient dans l'économie afin de défendre ses intérêts et ceux de ses entreprises face à la concurrence étrangère et de maintenir ou développer ses propres forces de production. Le protectionnisme peut se mettre en place sur un ou des secteurs particuliers de l'économie. Le protectionnisme s'oppose donc au libre-échange."


C’est ainsi que les colonies se voient limitées dans leur production afin de ne pas nuire à la métropole.


Prenons le cas la Nouvelle-France, elle pouvait exporter des fourrures en France mais ne pouvait pas produire des chapeaux tout fait car cela entrait en concurrence avec les chapeliers français. Elle pouvait envoyer du bois, mais ne pouvait envoyer des meubles. Notons au passage que le pillage en règle des forêts coloniales avait peu d’importance. De même que dans les colonies du sud les ressources du sous-sol.


Voilà comment est décrit la Nouvelle-France « une société paysanne à laquelle on impose, pendant tout le Régime français, un mercantilisme strict qui empêche les colonies de produire ce que la métropole peut leur fournir. »



Qu’est que le mercantilisme ?


« Politique économique selon laquelle la puissance coloniale doit s'enrichir en matières premières en passant par ses colonies. Le mercantilisme n'est pas positif pour la colonie car elle ne profite pas du profit fait par le colonisateur lorsqu il revend les produits finis ailleurs ou simplement à sa propre colonie. »
http://www.afcam.org/index.php?option=com_content&view=article&id=498&Itemid=498


« Dans les faits, la colonie sert uniquement à enrichir la métropole, parce qu'elle fournit les matières premières nécessaires au commerce et aux manufactures de la Métropole. Cette stratégie économique se nomme le mercantilisme. Selon le mercantilisme, la puissance d'un État se mesure selon l'or qu'il possède. Pour acquérir plus d'or, les pays doivent vendre de plus en plus de produits manufacturés » http://columbus.cyberscol.qc.ca/phips/histoire/le_mercantilisme.html


Allant à l’encontre de l’influence de l’Église catholique qui reprouvait l’enrichissement et les mécanismes inhérents au capitalisme comme le prêt (banalisé par les banquiers italiens et allemands de la Renaissance), les souverains européens eurent comme objectif d’accumuler un maximum de métaux précieux(or, argent)


Le système colonial est donc associé à l’application d’une domination d’abord militaire, puis politique et économique des colonies par les puissances européennes : il a laissé le souvenir profondément ancré d’un système par principe inégalitaire et injuste.


J’aimerai insister sur 2 points avant de terminer :


Premièrement, Haïti a donc hérité à son indépendance d’une économie qui n’avait pas pour but d’enrichir collectivement la colonie, mais avant tout, d’enrichir la métropole, soit dans le cas qui nous occupe, la France (la colonie d’Haïti d’abord espagnole fut cédée à la France) . Le système enrichissait également au passage les colons grands propriétaires terriens majoritairement blancs (minoritairement mulâtres). Cette économie était basée sur les grandes exploitations et sur l’esclavage et non sur le travail libre et l’industrialisation. Cette économie était foncièrement différente de l'économie en France même.


Deuxièmement, le colonialisme a laissé des marques psychologiques :


« Pire encore, les gens étant le produit de ce qu’ils ont vécu, la plupart des aïeux ont reproduit la mentalité coloniale qui privilégie l'égoïsme, l’inégalité et le sentiment de supériorité personnelle sur le bien-être commun. Au lieu de construire une nation sur une justice sociale et un système économique viable et fiable, ils étaient simplement déterminés à remplacer les colons sans extirper pour autant la mentalité coloniale. »



En d’autres mots, et cela est fondamental pour comprendre la suite, la société haïtienne c’est bâtit sur l’inégalité entre les hommes.

En haut de la hiérarchie, Il y avait le colon blanc (grand propriétaire ou autre) . En second, il y avait le mulâtre et la mulâtresse libre, dit « gens de couleur libre », fruit du maître blanc et de l’esclaves noire (et leur descendance) ainsi que le noir affranchi. En dessous, il y a l’esclave noir. Et tout ce beau monde ne va pas hésiter à se poignarder dans le dos, afin de contrôler l’île et son économie (on en trouve encore des traces pendant la dictature de Duvalier fils !)


« Ainsi, il y avait trois castes fondamentales d’hommes à Saint-Domingue. 1- la caste des colons blancs 2- la caste des affranchis (majorité mulâtre et minorité noire) et 3- la caste des esclaves (majorité noire et minorité mulâtre). A la veille de la révolution de 1789, les blancs étaient au nombre de 40000, les affranchis au nombre de 28000 et les esclaves au nombre de 452000 »
http://www.alterpresse.org/spip.php?article7267

On reviendra sur la question des luttes de castes en Haïti mais vous comprenez d’ores et déjà que le colonialisme a laissé des marques profondes, vous serez peut-être surpris cependant de voir comment la question est toujours d’actualité ! Finalement, vous admettrez comme moi que la situation est pas mal plus compliquez que prévue !


@ suivre…


© la reproduction de ce texte est interdite sans ma permission.

vendredi 19 février 2010

COMPRENDRE HAÏTI POUR NE PAS L'OUBLIER ENCORE #2



2- LE COLONIALISME

Pour bien comprendre la situation des pays du Tiers-Monde, dont Haïti fait parti, il faut bien saisir ce qu’est une colonie et ce qu’est le colonialisme.

D’abord établissons une règle simple et majoritairement vraie :
COLONIALISME ANCIEN = TIERS-MONDE ACTUEL

C’est donc dire que ce sont les pays conquérants européens qui sont responsables de la naissance du Tiers-Monde. Ce que nous vivons aujourd’hui est le fruit des choix du passé. C’est tellement vrai que les historiens de l’histoire contemporaine s’entendent pour dire que la colonisation en Afrique du Nord, surtout en Algérie, les dures répressions subit par les Berbères musulmans, le dénigrement de la culture arabe, la violence de la guerre d’Algérie (dite la « sale guerre ») ont une part importante dans la naissance de l’intégrisme musulman (comme mouvement d’affirmation national, culturel et religieux).
http://www.cvm.qc.ca/encephi/CONTENU/livres/Int%C3%A9grismes2.htm

Ainsi donc, nous nous serions nous même mis l’épine de l’intégrisme musulman dans le pied, ironique non ?

La colonisation de territoires par des États ou des peuples étaient à l’origine une pratique d’annexion pure et simple faite par les conquérants pour accroître leur espace vital. C’est une pratique vieille comme le monde, on connaît les empires romain, ottoman, mongol, perse, etc.

Le monde occidental moderne a connu deux importantes vagues d’expansion coloniale : La première suite aux grandes explorations et découvertes maritimes du 15-16ième s. (Vasco de Gama, Christophe Colomb, etc.)et la seconde aux 19-20ième s. et qui prend fin avec la Première Guerre Mondiale.

C’est au 16ième s. que la colonisation est juridiquement définie comme une « politique d’expansion pratiquée par certains États à l’égard de peuples moins développés obligés d’accepter des liens plus ou moins étroits de dépendance ». Ainsi l’occupation est reconnue comme un mode légal d’acquisition de territoire sans maître… En pratique, on s’en doute, la notion de « territoire sans maître » manifestait souvent une négation des droits des populations indigènes et de leur forme d’organisation socio-politique.

En 1789 a lieu la Révolution Française connu de tous comme étant la libération du joug monarchiste et de l’abolition des privilèges de la naissance. Avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, elle proclama l'égalité des citoyens devant la loi, les libertés fondamentales et la souveraineté de la Nation, apte à se gouverner au travers des représentants élus. On peut y lire « Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ».

On serait donc en droit de penser qu’il y aura de grands changements dans les colonies… Pourtant en 1791, l’évêque Maury devant l’Assemblée nationale française adresse publiquement un vibrant plaidoyer contre l’abolition de la traite des esclaves et la libération des colonies.
« Si vous deviez chaque année, perdre plus de 200 millions de livres que vous recevez actuellement de vos colonies; si vous n’aviez pas le monopole du commerce avec vos colonies pour alimenter vos usines, entretenir votre flotte, faire marcher votre agriculture, payer vos importations, satisfaire vos besoins de luxe, rétablir l’équilibre de votre commerce avec l’Europe et l’Asie, alors je le dis tout net, le royaume serait immédiatement perdu.»


http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2486:sans-les-esclaves-nous-serions-perdus&catid=1:articles&Itemid=2

On constate vite que les intérêts économiques sont puissants. Le nouveau régime entend absolument conserver de l’ancien cette source de profits gigantesques. Certes, la Convention abolira formellement l’esclavage en 1794, mais elle se gardera bien d’appliquer cette décision. Et avec Bonaparte on verra un net recul.

Plus tard, vers 1868, avec l’apparition des théorie de Darwin sur l’évolution des espèces et la sélection naturelle, commence à apparaître la notion de « darwinisme social ». Envisagé à l’échelle de la compétition entre les humains et non des animaux, le darwinisme social préconisait la levée des mesures de protection sociale, l’abolition des lois sur les pauvres ou l’abandon des conduites charitables (puisque la survie appartenait au plus fort). À l’échelle de la compétition entre les groupes humains, il faisait de la lutte entre les «races» le moteur de l’évolution humaine. Ce qui permit à certains intellectuels de l’époque de faire de l’impérialisme et du colonialisme un triomphe « du progrès sur les races moins avancés ».

En 1885, le député Jules Ferry écrivit : « Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures, un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieure »

http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/algerie-2Histoire.htm

Mais quelques soient les justifications idéologiques, les motivations du colonialisme sont foncièrement égoïstes et avant tout matérialistes.

Elles sont en gros celles-ci :
-S’emparer des richesses d’un pays et assurer l’approvisionnement du pays conquérant (dite Métropole) en matières premières.

-Garantir des déboucher à l’industrie nationale du pays conquérant en cas de surproduction.
-Conquérir un espace de peuplement
-Contrôler les routes commerciales
-Contrôler la traite négrière
-Accomplir un « mission civilisatrice » issue de l’humanisme des Lumières
-Établir la domination d’une race jugée supérieure sur une autres dites dite inférieure.
-Répandre une religion

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Ce texte se poursuivra dans les jours qui suivent.


© la reproduction de ce texte est interdite sans ma permission.

jeudi 14 janvier 2010

Je vais me faire plaisir: A H1N1 les vraies affaires sortent


Après avoir essuyé maintes rebuffades à droite et à gauche, après s'être fait ridiculiser, traiter de complotistes, de sans-coeur ou de sans-conscience sociale, ceux qui ont refusé le vaccin (et qui ne s'en portent pas plus mal) voient enfin les vrais chiffres sortir. Du genre que la France avec un pourcentage très bas de vaccination et une population 10 fois plus élevée A MOINS DE DÉCÈS SUITE À CETTE GRIPPE QUE LE QUÉBEC ! Et que dire de ces pays ayant refusé la vaccination et qui ont un excellent bilan comme la Pologne.

Voici maintenant que des DOCTEURS et ÉPIDÉMIOLOGISTES dénoncent eux-mêmes la situation et réclament une enquête. Ha oui mais pas ici, non ici il y a encore des pages pleines de pub pour inciter à se faire vacciner et pourquoi pas un combo A H1N1 et saisonnière (et si vous appelez dans les 5 minutes, pour 5 versementS de moins de de 20$ vous aurez aussi le vaccin de la varicelle, de la fièvre jaune, de l'hépatite en bonus ) Ici les médecins ont reçu la consigne de Bolduc de se fermer le clapet, sinon possibilité de poursuites...

Je sais bien comme le dit l'auteur de la vidure ici
http://gaetanpelletier.wordpress.com/2010/01/14/ah1n1-loms-et-ses-tuyaux/
qu'une enquête peut se terminer en queue de poisson tant les tentacules de corruption sont longues, mais c'est une début !


Enquête européenne sur les dessous de la vaccination contre la grippe A(H1N1)

Écrit par Droit-medical.com
Jeudi, 07 Janvier 2010 10:41
Après une période de psychose savamment orchestrée, nombreuses sont les voix qui réussissent enfin à se faire entendre pour dénoncer des incohérences dans la gestion de la grippe A(H1N1) à travers le monde. Face à ces interrogations, dont celle du
Dr Wolfgang Wodarg, membre de la sous-commission pour la santé au Conseil de l'Europe, cette instance européenne a décidé de charger une commission d'enquête de s'assurer que la gravité de la pandémie de grippe A(H1N1) n'a pas été plus ou moins volontairement surestimée par les experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et par ceux de plusieurs gouvernements, les liens de ces scientifiques avec l'industrie pharmaceutique commençant à être mieux connus.
Médecin, spécialiste en santé publique, en épidémiologie et en économie de la santé, Wolfgang Wodarg a convaincu tous ses collègues du Conseil de l'Europe habilités à voter pour la mise en place de cette commission d'enquête en leur expliquant qu' « afin de promouvoir leurs médicaments brevetés et leurs vaccins contre la grippe, les compagnies pharmaceutiques ont influencé les scientifiques et les organismes officiels, responsables des normes de santé publique, pour qu'ils fassent peur aux gouvernements du monde entier ». Cette manipulation aurait fait, selon lui, « gaspiller les ressources de santé déjà serrées dans des stratégies vaccinales inefficaces, et inutilement exposer des millions de personnes en bonne santé aux effets secondaires de vaccins insuffisamment testés ». Les affirmations de ce député du Parti social-démocrate allemand (SPD), qui s'est appuyé sur de nombreux faits montrant que l'indépendance des experts pouvait être mise en doute, n'ont, semble-t-il, pas eu de mal à emporter la conviction des élus des différents pays siégeant au Conseil.
L'OMS est tout particulièrement mise en cause par le député allemand. Que, Klaus Stöhr, ancien chef du programme de vaccination contre la grippe aviaire de l'Organisation mondiale de la santé, ait rejoint la direction de Novartis et soit maintenant en charge de la commercialisation d'un vaccin contre la grippe A(H1N1) n'est pas fait pour arranger les choses. D'autant que, dans le même temps, Margaret Who, directrice générale de l'OMS, qui a parcouru la planète sans relâche ces derniers mois pour répéter partout à quel point il était important de se faire vacciner tant cette grippe était dangereuse n'a fini par se faire immuniser que
le 30 décembre 2009, soit un jour après une conférence de presse au cours de laquelle elle avait été obligée de reconnaître qu'elle ne l'était pas... L'OMS qui a changé la définition de “pandémie” à l'occasion de la grippe A(H1N1), en abandonnant des critères comme l'apparition simultanée de multiples foyers, la grande morbidité et le taux de mortalité élevé d'une maladie, pour déclarer l'état d'urgence et donner le feu vert aux laboratoires pharmaceutiques pour lancer la production de vaccins, comme l'a fait justement remarquer le Dr Tom Jefferson du Cochrane Institute.
Il n'est pas question de nier que la grippe A(H1N1) est à l'origine de nombreux décès dans le monde entier, mais bien de remettre en cause les mécanismes qui l'ont présentée comme une grippe bien plus meurtrière que celles que l'on appelle “saisonnières” et qui font plusieurs centaines de milliers de victimes chaque année dans le monde, à un moment où une crise financière mondiale risquait d'ébranler l'industrie pharmaceutique.D'énormes intérêts sont en jeu, tant économiques que gouvernementaux, et il va être très intéressant de suivre l'évolution des différentes investigations menées par des institutions que l'on peut espérer, pour certaines, indépendantes.