jeudi 30 août 2012

Écrire son journal de voyage



Lorsqu’on fait un grand voyage, grand dans le sens d’important pour soi-même et non dans le sens de distance ou d’argent, il est fréquent qu’on ressente le goût et même l’urgence d’écrire son journal de voyage. Beaucoup de pèlerins le font. Ça fait parti du rituel de l’après-midi ou du soir. Après la douche et la lessive, avant ou après le souper, chacun l’insère ou bon lui semble, mais bien peu y manque.

Écrire son journal de voyage, le raconter à monsieur-madame-tout-le-monde ou à sa famille, discuter des émotions ressenties pendant celui-ci, en publier le récit dans le journal, dans un livre ou sur un blog, etc, sont tous des gestes qui relèvent des mêmes besoins : de graver les moments précieux, de partager des expériences hors du quotidien, d’analyser et de comprendre son vécu ou ses émotions et de faire en sorte que ce soit profitable à d’autres personnes.

Cependant, il y a toute une gradation dans le niveau d’intimité que l’on désire partager. Ce que je peux partager avec mon seul moi-même, avec mon conjoint ou ma meilleure amie est certes différent de ce que je veux et peux partager avec la coiffeuse ou 100 000 lecteurs anonymes d’un blog (hahaha si j’ai 10 lecteurs je vais être contente).

Les questions avec lesquelles je jonglerai tout le long de ce récit seront donc : Où tracerais-je la frontière qui respectera l’honnête et la profondeur de ma démarche tout en ne devenant pas un règlement de compte ou un manque de délicatesse ? Comment écrire un récit qui soit honnête, émotif, vivant, réaliste sans blesser personne ? Et, à l’autre extrême, comment ne pas écrire un récit dilué ou fade qui sera parfaitement « correct » mais qui laissera faussement croire que tout le monde est fin tout le temps et que le pèlerinage est toujours agréable, sensationnel, émouvant, transcendant, etc ?

Personnellement, j’ai énormément lu et vu sur les pèlerinages avant de partir. Partout on me parlait des paysages et de la beauté architecturale. Pourtant, ce sont là les détails les moins importants AVANT de partir. Ce que moi je voulais savoir était beaucoup plus simple et fondamental : Où vais-je dormir ? Qu’est-ce que je vais manger ? Où vais-je faire pipi ? Vais-je trouver cela difficile mentalement et physiquement ? Très difficile ? Vais-je être bien accueilli ? Vais-je me sentir seule ?

C’est pourquoi mon récit sera émaillé de détails et de photos qui sembleront à certain totalement sans intérêt, mais pour les futurs pèlerins et randonneurs qui pourraient le lire seront importants.



Et puis, il sera le récit d’une vraie fille, avec des vrais sentiments, des vraies peurs, des vrais bobos, des vraies impatiences, déceptions, tristesses, joies, etc etc etc.

4 commentaires:

  1. Bien hâtes de te lire! J,avais aussi le même souci du vrai, du vécu... tout en racontant a ceux qui suivaient ma route (j'écrivais en direct), ce que je voyais, l'intensité de l'expérience, les hauts et les bas de l'expérience. Tout en étant vraie, je ne voulais pas non plus inquiéter mes proches dans les moments de difficulté ou de découragement... Et j'ai malheureusement froissé un membre de ma famille qd j'ai raconté, a mots couverts, le moment ou elle m'a largué, alors que j'étais seule, fatiguée, loin de tout... Mais bon, c'est la vie... quand on joue la carte de l'authenticité, y'a certains risques associés...

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    1. Je sais que tu avais le même souci, en plus tu écrivais en direct, moi j'ai eu le temps de prendre du recul. Ce sera plus dans la tournure de phrase et la subtilité que ça se passera. Mais honnêtement parfois je me demande comment je pourrais dire autrement que X ou Y fait une baboune.

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  2. Tant que tu reste dans les faits et le respect, ça pourra toujours passer. Évite le piège du jugement, de la critique et ça ira! Reste centré sur le JE, ce que t'as ressenti, vécu, appris... personne ne peut contester ça!
    Bonne écriture mon amie!
    Je vais te suivre avec mon miam-miam dodo et prendre en note tes coups de coeur... va me mettre dans le mood préparatifs, puisque j'ai l'intension de partir de Puys en Velay ou un peu avant, (puisque mon ami a un gite a St-Jean Soleymieux soit environ 75 km de Puys)
    Bon retour en arrière, dans tes souvenirs!

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